Connaissez-vous Julia Cadee ? Eh bien elle est sur Instagram, et c’est pas une bonne nouvelle !

Je ne suis déjà pas fan (c’est le moins que l’on puisse dire) du concept d’influenceuse, mais alors l’influenceuse créée par IA avec un physique de bimbo, alors là on touche le fond !

Un organisme de formation crée une influenceuse virtuelle

La semaine dernière en scrollant sur Linkedin je vois apparaître un post indiquant : “Je vous présente Julia Cadee, notre influenceuse virtuelle entièrement générée par Intelligence Artificielle !”.

Bon déjà tous ces mots (influenceuse, virtuelle, intelligence artificielle) réunis dans une même phrase ça ne me disait rien qui vaille. Mais en allant voir le compte de la fameuse influenceuse alors là j’ai carrément eu la nausée.

J’avais déjà vu qu’en 2023 une agence espagnole avait créé Aitana Lopez, cette fameuse première influenceuse 2.0 (plus de 300 000 followers sur Instagram quand même !) donc ce n’est pas forcément nouveau. Mais là, le voir présenté avec une certaine fierté par une agence française ça a renforcé cette réalité.

L’agence présente cela comme un défi technique, ce qui en est un, j’en suis conscient, mais pourquoi vouloir faire ça, et surtout pourquoi créer ce personnage de la sorte ?

Une influenceuse hyper sexualisée

Si vous allez voir le compte de Julia Cadee vous y trouverez une bimbo siliconée au corps parfait, une espèce de femme objet comme on en voit déjà beaucoup en vrai.

Le créateur se défend d’être misogyne ou sexiste et qu’il a voulu questionner à la fois notre individu et la vision du monde, mais son but est surtout de faire le buzz et de faire sa pub, en utilisant ce qui fonctionne, la femme objet.

Utiliser une technique aussi moderne pour afficher un propos aussi dépassé, quelle tristesse !

Un marketing d’influence touristique

A l’heure où les grands sites touristiques cherchent à limiter leur accès pour éviter le surtourisme, les influenceurs humains devraient se poser des questions quant au fait de promouvoir ces endroits dans des posts montrant des paysages idylliques qui ne le sont pas vraiment une fois sur place.

Et là l’agence propose d’ouvrir la voie à des influenceurs virtuels (dixit le post Linkedin) en “alliant esthétique, cohérence et rapidité d’exécution tout en conservant un lien émotionnel avec le public cible”. Un lien émotionnel dîtes-vous ?…

Quel avenir pour ce marketing d’influence 2.0 ?

Je suis plutôt réticent au concept d’intelligence artificielle de base. En effet cela crée déjà forcément des incertitudes sur mon métier, mais à la limite c’est à moi de m’adapter, et peut-être qu’à termes cela sera bénéfique.

L’utilisation de l’IA permettra certainement de faire des progrès énormes notamment en médecine par exemple mais quid de l’information, de la protection des données personnelles, du remplacement de l’effort de réflexion de l’humain par l’IA ?

Cependant le questionnement ici n’est pas de spéculer sur l’avenir de l’IA. Ce post Linkedin m’a juste questionné sur l’utilisation de celle-ci dans la communication. Au lieu de l’utiliser pour progresser en termes d’idées novatrices et de principes plus modernes on reproduit des poncifs néfastes.

En regardant les commentaires j’ai toutefois été un peu rassuré par le fait que peu de personnes adhéraient au concept, et même si le créateur se défend de mauvaises intentions (et il est certainement de bonne foi), il essaie de vendre son produit avec des notions tellement archaïques que je me devais de pousser un petit coup de gueule :-).

Et vous ? Vous en pensez quoi ?

Crédit photos : Agence Acadee

Suite aux multiples commentaires négatifs qu’ont suscités la publication, l’organisme de formation a changé le profil de Julia Cadee pour en faire une jeune scientifique passionnée qui parcourt le monde pour mener des recherches et partager ses découvertes. C’est au moins une belle prise de conscience. Le post Linkedin a été supprimé et remplacé par le post suivant.

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